Claire Tipy
Lors de la saison 20-21, l’autrice Claire Tipy, résidant au Burkina Faso, a été la première lauréate. Elle a mené une résidence à Montpezat-sous-Bauzon avec la communauté de communes Ardèche des Sources et Volcans. À partir des rencontres et des ateliers menés sur le territoire avec des habitant·e·s dans la communauté de communes ardéchoise et à Tanghin-Dassouri (Burkina Faso), elle a écrit un texte intitulé Les chemins de nos maisons qui retrace la trajectoire de deux femmes, l’une ardéchoise et l’autre burkinabée autour de la question de la langue et de la notion de «chez-soi».
À l'issue de la résidence, une lecture a été organisée sur le site de Notre Dame de Prévenchères à Montpezat-sous-Bauzon avec deux comédiennes professionnelles, Cécile Bournay et Safietta Stamm.
CLAIRE TIPY
Cofondatrice de la compagnie RPS Theatre (Rock Paper Scissors Theatre), Claire Tipy a fait des études de sciences politiques et de théâtre à Lyon et à Londres.
En 2016, elle choisit de s’installer au Burkina Faso afin de s’engager concrètement pour une meilleure représentativité des histoires et narrations de la sous-région. Elle collabore avec de nombreux artistes burkinabè en tant qu’auteure, metteure en scène et comédienne.
Elle a notamment écrit et mis en scène Where do you think I was born? et Dix Lions/Buugness Piiga/Ten Lions, deux spectacles créés au sein de sa compagnie.
Son dernier texte, Des pintades et des manguiers, est lauréat 2020 du label Jeunes Textes en Liberté.
Ses textes, accessibles et ludiques, sont basés sur la récolte de témoignages et s’intéressent à l’impact de problématiques contemporaines dans le quotidien des individus.
Micro-édition
Une micro-édition de Les chemins de nos maisons, réalisée par La Comédie en partenariat avec les Éditions de l'Appartement, est disponible à la billetterie du théâtre.
Note d'intention
Ici, c’est chez moi.
«Chez moi», c’est quoi? C’est où? C’est avec qui?
Quels mots, quelles émotions, quelles histoires, quels mouvements, quels objets, quels espaces, se dissimulent derrière cette expression?
Et quel nouveau sens prend-elle quand elle est menacée… par la perte d’un héritage, par l’arrivée d’étrangers, par un promoteur immobilier, par une catastrophe naturelle, par la guerre, par la mort? Quels mécanismes de protection met-on en place pour préserver ce «chez moi»? Comment et pourquoi accepte-t-on (ou non) son évolution inévitable?
À travers l’histoire croisée de deux femmes basées sur deux territoires, en Ardèche (France) et dans le Bam (Burkina Faso), je souhaite interroger la force du «chez moi», sa construction physique et mentale, mais aussi sa perte. En s’accueillant mutuellement, et en nous accueillant, dans l’intimité de leur maison et de leur histoire, elles deviendront aussi les hôtes de questionnements plus larges sur notre rapport au territoire, à la terre, à l’hospitalité.
L’écriture du texte s’immergera et s’inspirera des langues présentes et parlées sur les deux territoires, afin d’approfondir le dialogue entre les différentes représentations du «chez moi» découlant des spécificités linguistiques, géographiques et historiques auxquelles elles appartiennent.
Cette résidence de recherche et d’écriture se déroulera en trois temps:
– un temps de rencontre avec les territoires et leurs habitants (en février à Montpezat, en mars au Burkina) afin de comprendre les enjeux individuels et collectifs animant le rapport au territoire et au «chez soi»;
– un temps d’échange et d’écriture autour des langues identifiées (en avril à Montpezat);
– la finalisation du texte et son partage (en mai à Montpezat, à définir au Burkina).
Claire Tipy