Karima El Kharraze

Saison 21-22
© Karima El Kharraze
© Karima El Kharraze
© Karima El Kharraze

Pour la première période de résidence de la saison, entre septembre et décembre 2021, La Communauté de communes Dieulefit-Bourdeaux accueille Karima El Kharraze. L'autrice se propose notamment d'écrire en lien avec des acteurs du territoire, urbains ou néo-ruraux engagés dans des expériences d’écologie alternative, et de collaborer avec des créatrices sonores/musicien·ne·s associé·e·s à La Comédie de Valence, pour capter et transformer des sons de la nature environnante ou du travail de la terre.

S.E.N.D.A. organisée conjointement avec le département de la Drôme, la communauté de communes Dieulefit Bourdeaux, Le Quai à Pont-de-Barret et le Bled à Souspierre. 

KARIMA EL KHARRAZE

Autrice et metteuse en scène de théâtre, Karima El Kharraze s’intéresse autant au théâtre politique, aux langues invisibles, aux généalogies féministes qu’à la poésie des quartiers périphériques où elle a grandi. Depuis 2012, elle fait des allers-retours entre le Maroc et la France pour explorer les échos entre histoire de l’immigration et colonisation à travers des spectacles autobiographiques comme Arable, ou qui s’adressent aux plus jeunes comme Madame Flyna qui s’inspire de la figure de Touria Chaoui, première aviatrice du monde arabe.

Elle participe à la création et aux réflexions du collectif Décoloniser les arts ainsi qu’à leur publication aux éditions de l’Arche. Elle développe avec la réalisatrice de documentaires Hélène Harder Casamantes un projet transmedia avec des jeunes de Casablanca et Mantes la Jolie (avec le soutien du CNC et de la Région Ile de France) et adapte pour le théâtre le roman Le Cœur est un chasseur solitaire de l’américaine Carson McCullers (avec le soutien de la Chartreuse-CNES et de la DRAC Ile de France).

Elle participe à la lecture-spectacle Sœurs avec Penda Diouf et Marine Bachelot Nguyen, collabore en dramaturgie avec d’autres artistes comme Christelle Harbonn, Sebastian Blasius, Eva Doumbia ou Malik Soarès et donne régulièrement des ateliers de théâtre et d’écriture dans différents contextes (écoles, prisons, associations, lieux d’art, théâtres…)

LA RÉSIDENCE

Karima El Kharraze a mené des rencontres avec des habitant·e·s du territoire de la communauté de communes. Elle a aussi dirigé des ateliers d’écriture et des lectures au sein des collèges Olivier de Serres à Cléon-d’Antran et Ernest Chalamel de Dieulefit, au Quai à Pont-de-Barret, dans la maison du Gué à Poët-Laval, à La Bergerie de Peyrache à Bourdeaux, dans les jardins partagés de la Rigole à Dieulefit, à la médiathèque de La Bégude-de-Mazenc et dans le cadre du festival Sillon, autour de la thématique du lien à la nature.
La matière récoltée au fil de ces rencontres a servi à l’écriture de Commun·e·s (titre provisoire).

Micro-édition

Une micro-édition de Commun·e·s, réalisée par La Comédie en partenariat avec les Éditions de l'Appartement, est disponible à la billetterie du théâtre.

Lecture publique de "Commun·e·s" (titre provisoire)

Vendredi 17 décembre - 20h, salle du Bled à Souspierre

LA PIÈCE EN QUELQUES MOTS
Une liste écologique et citoyenne vient d’être réélue aux municipales d’un village de la Drôme. Etant donné l’urgence climatique et les apories politiques, les élu·e·s décident d’expérimenter un nouveau mode de gouvernance: organiser un tirage au sort interespèces incluant humains, animaux et végétaux vivant dans le village et aux alentours pour s’occuper des affaires de la commune. Rim, néorurale installée là depuis peu, Lyn, lycéen solitaire et San, retraité chasseur sont tiré·e·s au sort.

Avec: Berengère Sigoure, Gérald Robert-Tissot, Marianne Téton, Fatim Zohra Zemel
Et la voix de Mina Rahimi

INFORMATIONS PRATIQUES
Entrée gratuite, réservation indispensable auprès de la Communauté de communes Dieulefit-Bourdeaux
Contact: Eva Chélépine – 07 87 09 20 10

L'accès est soumis à la présentation d'un passe sanitaire valide.

Note d'intention (extrait)

J’ai grandi dans une forêt de béton, quartier périphérique où adolescente je rechignais à aller cueillir les petits pois, les courgettes ou la menthe dans le jardin ouvrier de mon père. La campagne dans mon imaginaire était surtout marocaine: chaque été j’observais mes tantes fabriquer de l’huile d’argan ou tisser des tapis. Je vis aujourd’hui à Saint-Denis dans le 93 qui malgré une réalité souvent dure n’en est pas moins un laboratoire pour accueillir et réinventer le monde. Nous vivons ici au rythme des constructions et destructions de bidonvilles, des ouvertures et des fermetures de squats ou encore des pétitions pour détourner le trajet d’échangeurs autoroutiers. Depuis la pandémie, le rapport à la ville évolue et le mouvement des ami·e·s et connaissances vers les campagnes s’intensifie. Certain·e·s ont décidé de changer de vie en apprenant d’autres métiers comme l’apiculture, la viticulture ou le tissage. C’est dans ce contexte de changement de rapport à notre environnement et d’irruption du rapport à la terre dans notre quotidien à travers les urgences climatiques qu’est né ce projet d’écriture. (…)

L’écriture sera guidée par le désir de faire entendre une pluralité de voix, y compris animales et végétales. L’ingéniosité dont font preuve les animaux et les végétaux pour survivre en milieu hostile, s’adapter ou tout simplement communiquer seront une source d’inspiration pour créer un univers teinté de réalisme magique intégrant des éléments merveilleux ou fantastiques. Imaginer un·e adolescent·e confronté.e à un lynx, un loup ou un chamois comme ceux que l’on trouve dans la réserve de vie sauvage du Grand Barry située entre Crest et Die. Observer comment une plante venue de loin s’enracine au milieu des immeubles ou inspire un·e garde-forestier·e qui vit au milieu d’une forêt. (…)

A travers ce geste d’écrire une pièce chorale peuplée de voix de diverses espèces, je veux aussi revisiter l’anthropomorphisme présent dans Le Livre de la Jungle ou Les Métamorphoses. (…) Trouver comment raconter des relations amoureuses naissent entre des personnes issues de mondes sociaux éloignés tout en sortant d’une approche anthropocentrée. Le lieu de la rencontre peut être un jardin ouvrier, une forêt, une usine désaffectée, une friche en bord d’autoroute, une maison abandonnée ou un cimetière surpeuplé. Créer des personnages qui se rencontrent, se déplacent, tombent amoureux·ses, se transforment, débattent, fabriquent ensemble un espace qui n’aurait pas existé s’ils/elles ne s’étaient pas rencontré·e·s. (…)

Karima El Kharraze

La Comédie de Valence
Place Charles-Huguenel 26000 Valence

Billetterie : 04 75 78 41 70
Administration : 04 75 78 41 71