«Donc au commencement il y avait une femme et cette femme revenait d’enterrer les morts. […] Tous la virent revenir car c’était au soleil descendu. Le soleil s’en était allé, mais il avait laissé dans le ciel l’empreinte de ses pas. C’était le moment de s’asseoir sur les vérandas au bord de la route. C’était le moment d’écouter ce qui vient et de parler.»
Le roman de Zora Neale Hurston est aussi saisissant aujourd’hui que lors de sa parution aux États-Unis en 1937. Célébrée par des figures telles que Maya Angelou, Alice Walker, Sonia Sanchez, Toni Morrison ou Zadie Smith, cette œuvre déploie une langue inouïe. Traduire ce texte, tenter de lui trouver voix, rythme, répondre en français à la radicalité qui en a fait un essentiel de la littérature américaine, et saisir le geste de sa langue, l’écrivant et la faisant résonner à d’autres oreilles, est une tâche à laquelle on s’attelle avec autant d’élan que de terreur, tant la puissance de ce roman nous oblige.
Sika Fakambi a traduit Mais leurs yeux dardaient sur Dieu et s’associe avec Guillaume Hazebrouck, pianiste, et Steve Potts, saxophoniste, pour chercher et retracer en lecture et musique les chemins de ce texte — voix, saxo et piano dialoguant ensemble, et avec Zora Neale Hurston, pour donner corps et résonance au récit de son inoubliable héroïne, Janie Mae Crawford.
Texte: Zora Neale Hurston
Lecture: Sika Fakambi
Musique: Guillaume Hazebrouck (piano), Steve Potts (saxophones)
Mais leurs yeux dardaient sur Dieu de Zora Neale Hurston, est paru en 2018 aux éditions Zulma.
Lecture musicale créée en décembre 2020 au Centre du patrimoine arménien, Valence