L'Île d’Or

On pourrait considérer le motif insulaire comme le fil doré du travail d’Ariane Mnouchkine. Récemment dans Les Naufragés du Fol Espoir, un équipage faisait naufrage sur une île. Bien avant, il y avait pour Ariane Mnouchkine la révélation d’une île réelle, le Japon en 1963. Au pays du Soleil-Levant, elle s’émerveille d’un art théâtral d’une simplicité originelle et d’une sophistication formelle extraordinaire. Le théâtre y est partout. Les métaphores, la beauté, le langage du corps, tout ici évoque, incite à penser et déchiffrer. À son retour, elle crée le Théâtre du Soleil, une nouvelle île, cachée au creux du Bois de Vincennes.
Une expérience artistique utopique, en perpétuelle réinvention, L’Île d’Or contiendra sans doute la mémoire de toutes ces îles. Un espace où réinventer, apprendre, combattre. Et pour cette nouvelle création, une autre île, enfin, viendra se superposer: l’île de Sadogashima, au large de la côte ouest du Japon, ancienne terre d’exil pour les lettré·e·s, penseur·euse·s ou artistes tombé·e·s en disgrâce comme Zeami, le grand maître du Nô. Avec deux compagnons de route, l’écrivaine Hélène Cixous et le musicien Jean-Jacques Lemêtre, Ariane Mnouchkine dirigera trente-cinq comédien·ne·s, hommes et femmes de tous âges et de toutes nationalités.