La Gioia

Tout commence par une confession: seul sur scène, Pippo Delbono, assis dans une prison dorée, nous raconte la honte d’un homme enfermé dans sa propre douleur.
En partant de la perte de son ami Bobò, ancien SDF et acteur flamboyant qui l’accompagnait depuis plus de 20 ans, le metteur en scène italien nous propose un voyage vers la joie. Cette Gioia qui semble guider son œuvre et qui prend ici la forme d’une traversée des émotions les plus extrêmes, dans un tourbillon d’affects, de sons et de couleurs, est portée par les compositions florales de Thierry Boutemy.
Les tableaux s’enchaînent, où se mêlent clowneries, danse et histoires personnelles. Sur un morceau de Bobby McFerrin, un homme arrose des plantes, un peu plus loin un autre recouvre la scène de petits bateaux de papier tandis qu’une vieille dame déchire méticuleusement des pétales de roses. Une succession de scènes qui vibrent toutes à l’unisson dans un seul et même mouvement d’exaltation pur, enivrant et libérateur.
À l’instar de Dopo la battaglia présenté à La Comédie de Valence il y a quelques saisons, La Gioia est un spectacle à vivre, une expérience d’une sincérité absolue, aux frontières de l’art et de la vie.