Seasonal Affective Disorder

Comme tout bon road movie, Seasonal Affective Disorder (Trouble affectif saisonnier) commence par une rencontre. Celle de Vlad, un quarantenaire paumé et de Dolly, 14 ans, une adolescente en rupture de ban, encore sous le choc d’un drame récent. Dans le bar d’un hôtel sordide, une histoire d’amour naît, en même temps qu’une idée folle: prendre la route, s’échapper une bonne fois pour toute, quitter définitivement le monde.
On suit alors la cavale funeste des deux amants – interprétés par Flora Diguet et Laurent Sauvage – servie par l’écriture acérée de la dramaturge Lola Molina qui plonge au plus profond de la passion destructrice. Une passion que le jeune metteur en scène Lélio Plotton nous fait vivre au plus proche des personnages à travers une scénographie épurée et grâce au travail sonore qui reconstitue les paysages, émotionnels et géographiques, que les personnages traversent au gré de leurs errances.
En toile de fond, une vidéo projette le spectre d’une nature déréglée. Les saisons s’enchaînent à un rythme irrégulier, et le soleil ne se lèvera plus jamais sur l’avenir de Dolly et Vlad qui grillent, entre deux cigarettes, leur dernier joker de liberté.