Mazùt

Un être à tête de cheval, mi-bureaucrate mi-centaure, s’agite comme un robot derrière son petit bureau. À ses côtés, une dame bien mise affiche la même absence, la même asphyxie. Ode à l’entraide et à la force de la relation, ce duo décalé et onirique s’est imposé comme une pièce-manifeste dans l’histoire des Baro d’evel. On y retrouve les thèmes chers à la compagnie, parmi lesquels la méfiance envers le règne des chiffres et du verbe, l’hyper frénésie de la société moderne et la disparition des êtres non humains. Dans une scène transformée en grande toile de dessin, les deux âmes de Mazùt en appellent aux sagesses animales, au souffle des entrailles et à la pensée nichée hors des mots pour renouer avec la force de vie première, celle du corps, de l’organisme et de la communauté sensible. Dix ans après sa création, Blaï Mateu Trias et Camille Decourtye invitent Valentina Cortese et Julien Cassier à interpréter cet hymne à l’incarnation.