Après le monde

Après le monde est un roman dystopique construit dans l’alternance de deux formes narratives.

D’une part il y a le récit des errances d’un petit groupe de personnes dans l’Est de la France après qu’un effondrement ait mis un terme au «monde tel que nous le connaissons», des rencontres qu’iels font et des paysages qu’iels traversent, bouleversés et réinventés.

D’autre part, tressée avec le récit, on lit la retranscription de «Notre épopée», un chant épique à vocation mémorielle qui raconte au féminin pluriel l’effondrement qui eut lieu en 2023 et la reconfiguration des mondes des années qui suivirent. Repenser nos rapports au vivant, conjugués au futur inquiétant, pour donner à voir des façons de vivre décroissantes par contrainte et envisager des paysages -extension de nos êtres- abîmés mais résilients: tel est l’enjeu de ce chant, une invitation à la pensée alternative, à la recréation d’un monde, l’invention de nouvelles fictions.

Ce chant, peu à peu étoffé et mis en musique dans le roman, est transmis de village en village par deux femmes bardesses. Dans un futur proche dépourvu des technologies que nous connaissons, renouer avec la tradition millénaire du mythe transmis de bouche à oreille, des aèdes itinérants, et poser la question du récit collectif, de l’Histoire (qui l’écrit, qui la raconte, comment se diffuse-t-elle?) nous sont apparus comme des questions directement adressées au théâtre. Ce sont ces chants de «Notre épopée» que nous avons choisi de mettre en lecture musicale.